Résumé d’une soirée « médecines douces et bien-être » sur Arte

Résumé d’une soirée « médecines douces et bien-être » sur Arte

Cette semaine sur Arte, nous avons eu droit à une soirée consacrée aux médecines douces et au bien-être présentée à ma grande surprise d’une façon inhabituelle en France. Ah oui j’oubliais de dire que c’était de fait une production allemande ! Donc en fait, pour une fois on échappait aux grosses ficelles vues et revues des charlatans, des sectes bien à la française pour enfin étudier ces médecines de façon un peu sérieuse. Dans cette démarche, le public est gagnant parce qu’on lui offre une information utile qui lui sert à se forger sa propre opinion, et c’est le minimum qu’on puisse attendre de notre chère démocratie.

Venons en au programme : La première partie traitait la question par le spectre de la « guérison par l’esprit ». Le deuxième documentaire présentait d’un œil critique l’industrie du wellness, suivi d’un débat.

Je vous invite à les regarder si vous avez un moment et si ce n’est pas le cas, vous avez mon résumé, avec mon regarde personnel sur les deux dossiers.

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Le premier documentaire mène une réflexion intéressante sur le rôle de l’esprit dans le processus de guérison, autrement dit l’auto-guérison pour rétablir l’équilibre dans notre coprs. Le rôle du praticien des médecines douces, est d’aider la personne souffrante (une crise psychologique ou un problème physiologique) à connecter avec son médecin intérieur et adopter un état d’esprit propre à la guérison. La réussite dépend souvent de la qualité du praticien mais surtout du potentiel de chacun à activer ses ressources, ses capacités régénératrice génératrice, d’où l’idée de patient « compétent ». Cette collaboration entre un praticien et son patient est essentielle mais évidemment sans garantie de résultat. Un traitement médical est souvent inévitable.

Bien que beaucoup d’expériences scientifiques illustrent maintenant le phénomène, faites cette simple expérience autour de vous pour saisir la dimension du pouvoir de l’imagination sur le corps : demander à un ami de fermer les yeux et ensuite demander lui de s’imaginer croquer dans un citron ! » Vous observerez à tous les coups une grimace sur son visage ! Cette expérience devrait vous évoquer l’action des placebos, que j’ai déjà abordé dans un précédent article à redécouvrir ici pour en savoir plus. Si dans l’effet placebo, ce qui agit c’est la croyance, l’espoir et l’expérience passée, qu’en est-il de l’effet nocébo, l’effet contraire ? Facile à imaginer n’est-ce pas ?! C’est la raison pour laquelle, il est si important que nos médecins prennent le temps de faire un bilan aussi bien physique que psychologique, qu’ils instaurent une confiance avec une prise de contact humaine en renforçant le dialogue. Dans la santé, ce volet est aussi important que celui de la connaissance. Nous espérons tous que la médecine de demain, appelée « médecine intégrative » puisera dans les systèmes ancestraux. En attendant cette révolution, les médecines douces sont là pour jouer leurs rôles en complément de la médecine conventionnelle.

La deuxième partie était une critique particulièrement intéressante du bien-être, du « wellness », qui n’est autre qu’une industrie lucrative, qui sait bien se vendre que nous sommes de plus en plus nombreux à apprécier. Cet univers : massages, soins du corps et du visages dans environnement zen, offre à prix d’or parfois une sensation de bien-être éphémère et ponctuelle sans véritable effets thérapeutiques. La critique va jusqu’à analyser les raisons qui nous font dépenser autant dans ce secteur. D’abord cette mentalité qui consiste à dire que « ce qui en coûte rien, ne vaut rien » et ensuite ce besoin conscient ou inconscient de vouloir racheter ses péchés contre son corps, parce qu’on a le sentiment au fond de nous de lui imposer un stress et un mode de vie agressif. Agissant ainsi, on rationalise notre temps de détente comme notre temps de travail, on dépense pour notre santé parce que c’est notre bien le plus précieux et on crée une dépendance à un professionnel qui n’est pas toujours souhaitable. Bref, le wellness c’est un instant de détente mais malheureusement insuffisant, qui vient combler ce besoin de se sentir protégé et enveloppé. Il paraitrait même que les femmes s’offrent ces petits plaisirs comme un homme s’offre les plaisirs de la chaire pour répondre à ce besoin de proximité physique ! Je sais pas si on peut aller jusque là. Peu importe, je confluerai en disant qu’il n’y a jamais de mal à se faire du bien !

Pourquoi les médias diabolisent les médecines douces?

Pourquoi les médias diabolisent les médecines douces?

Premièrement parce que tout passe par la diabolisation pour faire de l’audience. Les médecines douces ne sont pas, on le sait bien, les seules victimes de cette exploitation…sans sensationnalisme, personne ne regarde la télévision de toute façon. Mais que fait-on de l’information? En tout cas, ce n’est pas rendre service aux gens de donner qu’une image déformée de la réalité.

televisionEt s’il existe des charlatans, cela ne justifie pas les persécutions que subissent de nombreux professionnels qui font leurs métiers avec grandeurs d’âme le plus souvent pour soulager et aider les gens…

Même sur France 2, où on peut s’attendre à un peu de sérieux, je tombe sur une émission avec un titre que le présentateur était lui-même incapable d’assumer tant il était exagéré! “Le retour des charlatans” tatatin!!!! les méchants!!! Avec une musique rocambolesque, c’est parti pour la soupe à la désinformation! Ils ont été bien inspiré d’inviter ce jour là un chaman qui a su les remettre à leur place avec doigté. J’ai d’ailleurs remarqué que ceux qui arrivaient le mieux à temporiser les esprits sceptiques par principe étaient les praticiens ou les thérapeutes qui ont connus de l’intérieur le système qui les rejette aujourd’hui. En utilisant les codes et les expressions de leurs interlocuteurs, ils arrivent à être suffisamment percutants pour les déstabiliser avec élégance parfois. Tout est une question de modération. Il faut éviter les excès, sauf que le petit écran ne sait pas faire autrement. Il faut peser ses mots, prendre le temps de la réflexion et surtout être tolérant. Ainsi ce bon sage shaman a répété à l’antenne à plusieurs reprises : « toutes les médecines ont une utilité : en 1er lieu la médecines moderne et ensuite on en exclue aucune. » Si tel est le positionnement des médecines douces, qui y a t-il à répondre à ça ?

Et ça France 3 l’a mieux intégré déjà et titre son émission « Les nouveaux guérisseurs » (bien que les techniques des guérisseurs soient plus anciennes que la médecine allopathique, mais ça on dira rien…). Il aurait finalement fallu un mixte des 2 titres « le retour des guérisseurs », bref…France 3 a donc diffusé un documentaire qu’une journaliste a réalisé sur 1 an et pour une fois le ton n’était pas accusateur. La journaliste s’est contentée d’observer les guérisseurs avec leurs patients, et de les interroger sur leurs méthodes de travail. Elle constate et nous fait partager d’une part que les patients sont soulagés véritablement et que d’autre part le discours des guérisseurs reste extrêmement humble. N’ayant pas de preuves irréfutables, comment pourrait-il en être autrement. A moins de se prendre pour Dieu et donc d’être un charlatan.

Si le code de déontologie ou de simples valeurs leur imposent de reconnaître qu’une garantie de résultat est tout bonnement impossible et qu’ils ont peu de chance d’agir devant une fracture ou un cancer, ils peuvent en revanche constater une efficacité sur la gestion de la douleur. Alors pour quelle raison l’ordre des médecins s’oppose t-il à un secteur de but en blanc alors que la grande majorité des acteurs respecte une éthique exemplaire qui ne met pas en danger le patient ? Les intérêts et les enjeux me dépassent malheureusement…

A partir de là on comprend mieux pourquoi les médias ont autant de facilités à diaboliser ces thérapies.